
Cette note, résultat des échanges au sein du Conseil d'Orientation pour l'Emploi, souligne les singularités de la crise sanitaire et des incertitudes qu'elle engendre : une activité entravée ; un taux d'emploi qui diminue peu ; des actifs qui travaillent moins ; ou encore, un chômage qui reste contenu, bien que difficile à mesurer. Les dispositifs d'urgence mis en place font l'objet d'un large consensus quant à leur pertinence et leur ampleur (activité partielle, plan un jeune une solution, Fonds de solidarité, Prêt Garanti par l'État, reports de charges, etc.). Cependant, les conséquences de cette crise sont de plus en plus diversifiées dans les secteurs, les entreprises, les populations et les territoires. Elles appellent ainsi à un pilotage plus fin, incluant toutes les parties prenantes, à leur niveau et dans leur domaine de compétences, assortis de moyens adéquats pour assumer ces responsabilités.
Les priorités et les préconisations qui émergent des travaux du Conseil se déclinent autour de trois axes principaux :
- Une maîtrise de la temporalité de sortie de crise, à court comme à moyen terme :
À court terme, en raison d'un besoin de visibilité quant à la prolongation des mesures d'urgence pour réduire l'incertitude, soutenir l'activité et l'emploi dans les secteurs qui ont déjà repris, tout en évitant le renoncement dans ceux qui se maintiennent difficilement à flots.
À moyen terme, afin de gérer finement la transition des dispositifs d'urgence vers les mesures des relances, considérant que le contexte sanitaire risque d'imposer un rythme différencié selon les secteurs et les territoires.
- Rationaliser les stratégies économiques et sociales bâties à tous les niveaux (européen, national, sectoriel, etc.) depuis des années.
La crise a, d'une part, révélé l'acuité de risques souvent mésestimés (fragilité des chaines d'approvisionnement mondiales, des pénuries des compétences dans des secteurs prioritaires, défauts d'investissement...). D'autre part, la sortie de crise sera facilitée si chaque acteur, à son niveau, dispose d'une feuille de route commune et hiérarchisée qui clarifie les priorités. Les attentes les plus fortes concernent en particulier la transition écologique et énergétique, la relocalisation et la réindustrialisation, ou encore le développement des compétences professionnelles et, en filigrane, un besoin de cohérence qui peut se décliner en termes d'aménagement du territoire.
- Résoudre des problèmes structurels identifiés depuis longtemps sur le marché du travail et qui risquent d'affaiblir la relance, tels que :
La coexistence d'emplois vacants et de chômage élevé, la formation professionnelle, l'inadéquation des compétences, les obstacles à la mobilité géographique et professionnelle, les freins périphériques à l'emploi qui contraignent l'offre de travail, les difficultés d'insertion des jeunes...